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Sans père ni repère Entretien avec Jean Gabard
Alors que les lois qui permettent aux femmes d’accéder à l’égalité en droits viennent à peine d’être signées et sont encore loin d’être respectées, comment, en effet, avoir l’idée d’écrire un livre qui dénonce les dérives du féminisme ? Pourquoi voulez-vous que je reproche quelque chose aux femmes ? D’abord je ne dénonce pas le féminisme et encore moins les femmes, mais des dérives d’une idéologie dont les hommes et les femmes sont tout autant responsables que victimes. Je pense que ces dérives étaient malheureusement inévitables. Chaque fois que l’humain réagit, -et il y avait particulièrement besoin de réagir contre l’idéologie de la société patriarcale traditionnelle-, il a tendance à aller trop loin et comme on dit « à jeter le bébé avec l’eau du bain ». Simplement il faut assez rapidement prendre conscience de ces dérives afin d’essayer de les éviter.
Le père, comme toute autorité, tenait son pouvoir de Dieu et il en a souvent usé et abusé en étant tyrannique et sexiste, si bien qu’aujourd’hui, en démocratie, en prônant le contraire au nom de la liberté, on ne veut plus qu’il exerce le pouvoir et, au nom de l’égalité, on ne veut surtout pas que sa fonction soit différente de celle de la mère : nous confondons aujourd’hui égalité en droits avec identité si bien que souvent aujourd’hui, les parents n’exercent auprès des enfants que des rôles affectifs semblables, en délaissant les fonctions symboliques connotées sexistes puisque différentes. Et pourtant ces fonctions sont indispensables pour permettre à l’enfant d’intégrer les « re/pères » dont il a besoin pour apprendre à l’école, pour vivre en société…
Bien sûr l’opposition a toujours existé. On peut cependant distinguer deux périodes et je l’espère trois. En simplifiant, je dirais que du Néolithique à la fin du Moyen-Age, période que l’on peut comparer à l’enfance de l’humanité, les hommes au pouvoir ayant des difficultés avec la différence ont décidé de maîtriser les femmes en les infériorisant. En réaction, pendant la période qui suit et que l’on peut comparer à l’adolescence, l’idéologie
Qu’il y ait des hommes ou des femmes au pouvoir dans un système démocratique ne peut pas représenter de danger. Il y a danger quand l’homme ou la femme restent dans la toute-puissance. Au pouvoir, l’équilibre est bien sûr souhaitable, mais si une démocratie doit le favoriser, il faut prendre garde à ne pas nier la différence des sexes et à ne pas rechercher l’unité de sexe comme d’autres ont recherché l’unité de race ou l’unité de classe.
Mon discours n’est pas un discours séducteur, mais ceux qui dépassent le titre un peu provocateur de mon livre ou qui m’écoutent dans mes conférences-débat se rendent très vite compte que vouloir respecter la différence homme-femme n’est certes pas une voie facile, mais que c’est une condition première pour qu’hommes et femmes soient respectés : c’est ce discours que je propose et que je tente d’expliciter.
Entre 1989 et 1998, j’ai suivi de nombreux séminaires sur la formation du psychisme qui m’ont énormément apporté.
Ma conclusion est que l’humanité avance et qu’après l’enfance et la crise d’adolescence que nous traversons, nous pouvons tous avoir le projet de devenir adulte. Le simple fait d’essayer est déjà passionnant.
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Jean GABARD Thorée 42520 Maclas Fr. http://blogdejeangabard.hautetfort.com jean.gabard@gmail.com tél : 04 74 87 34 56 |